RENÉ
grosjean

L'histoire d'un leader

Retour non exhaustif sur la vie d’un homme exceptionnel, autant sur le plan militaire qu’humain.

Né à Belfort en 1928, René Grosjean est naturellement aspiré à devenir militaire.

Il dira au Dauphiné Libéré

“Mon père était militaire. Il a été des derniers combats de la Grande Guerre. Après la victoire, il a servi au 35ème RI de Belfort avant d'être affecté en 1932 au 13ème BCA. Avec le 53ème Bataillon, il a participé à la campagne de Norvège avant de combattre sur la Somme et d'être fait prisonnier”
1947
1951
1953

Il s’engage auprès de l’infanterie à l’école militaire d’Autun en 1947. Il suit ensuite les traces de son père et intègre, alors sous-officier, le 13ème bataillon de chasseurs alpins en Autriche l’année suivante.

Après être admis à l’école spécial interarmes, il rejoint la promotion Garigliano à l’Ecole d’application de l’infanterie de Saint-Maxent en 1951. Quelques mois après, il est affecté au 35ème régiment d’infanterie à Belfort.

René Grosjean rejoint le fanion rouge et vert pour servir en Indochine. La légion fait du coeur de René sa demeure pour toujours, faisant honneur à la devise de la légion

Débarqué à Saïgon, il se distingue par son esprit agressif et son cran remarquable lors des accrochages de Phong-Hai, de Houbi-Hai ainsi qu’en avril 1954, à Ban Cho.

Au côté de son unité, il vient au secours des assiégés de la tristement célèbre bataille de Diên Biên Phû.

Au secours d’une colonne alliée accroché par un groupe rebelle, il parvient à forcer le repli adverse dans un furieux combat où l’ennemi laisse 19 morts sur le terrain.

Pour ces faits, il est cité à l’ordre de l’armée

Des actions qui écrivent l'histoire…

Après avoir rejoint Ain Sefra en Algérie avec son unité en 1955 : il est cité à l’ordre de la brigade un an plus tard pour une action audacieuse permettant la libération de l’aide

droite de sa compagnie alors menacée par des rebelles.

Un an plus tard, il capture à Hassi el Mrir 5 rebelles et en tue un, récupérant 6 armes.

1956

2REI

AIN SEFRA

Un dévouement sans limites…

Alors Commandant de la 3ème CP, il intercepte en 1958 des rebelles et les obligent à se replier au Mont des Ksours, toujours dans la région d’Ain Sefra

4 mois plus tard, René Grosjean est blessé par balle lors de la poursuite d’un peloton rebelle qui tentait de passer un barrage dans la région D’Ain Skhouna. Il neutralise un rebelle, en capture un autre et récupère 2 fusils.

Sa blessure par balle ne sera que légère. Digne de ses éloges de manoeuvrier, il est cité à l’ordre de la division.

1958

2REI

AIN SKHOUNA

1959: L’honneur, récompense à prix fort

Promu capitaine et fraichement élevé au rang de chevalier de la légion d’honneur, il fait preuve une fois de plus de ses capacités dans la région de Stitten, légèrement au sud d’Ain Skhouna.

Grâce à un judicieux système qu’il a mis en place, ainsi qu’à la rapidité de son déplacement il surprend et accroche une bande rebelle importante.

  • 4 rebelles dont un chef de section sont tués.
  • 6 rebelles sont fait prisonnier dont le chef du commando et 2 de ses gradés.
  • 9 armes, 6 grenades et d’importants documents de guerre sont récupérés

Pour ses capacités stratégique, son dynamisme et son calme, il est cité à l’ordre de l’armée

Djebel Béchar : une épreuve redoutable

En 1959, sa compagnie est héliporté dans le djebel Bechar à la recherche d’un commando rebelle fanatique et lourdement équipée. Sans attendre l'arrivée des renforts, René Grosjean orchestre l’assaut qui mettra hors de combat 24 rebelles, 16 armes de guerre, un moyen de transmission et de très importants documents.

Avril 1960, il décèle une bande rebelle solidement retranchée au Djebel Chemarikh. Il engage un combat audacieux qui dure deux heures et se termine la nuit.

Il reproduit cet exploit au djebel Mzi dans un combat acharné de 13 heures où il met hors de combat un ennemi 3 fois supérieur en nombre. Grâce à l'efficacité de son bouclage mis en place, il permet la mise hors de combat de 22 rebelles et la saisie de 19 armes de guerre.

Pour tous ces faits, il est cité une nouvelle fois à l’ordre de l’armée

Dernier Camerone de la légion moderne

Beni Smir

Dernier Camerone de la légion moderne

1960

2REI

BENI SMIR

Décembre 1960, René se distingue particulièrement dans une des missions les plus difficiles de sa carrière

Photo prise à Beni Smir en 1960

Héliporté en début d’après-midi avec une trentaine de légionnaires au milieu du dispositif rebelle, et l’héliportage devant être suspendu du fait de la densité du feu adverse. Il repousse avec ses légionnaires pendant plusieurs heures les assauts répétés de l’adversaire largement supérieur en nombre.

Dans un terrain chaotique et avec un mépris total du danger, il

dirige personnellement le nettoyage de la position où il fera subir à l’adversaire de lourdes pertes : 29 tués, 4 prisonniers, 25 armes de guerre récupérées.

Jean-Michel EGALON dira :

Par sa ténacité et la volonté de vaincre qu'il insuffle à son unité : il permet l'engagement et la manoeuvre du 1er CP du régiment, qui aboutit en fin de journée à la mise hors de combat de 74 rebelles, la saisie de 54 armes de guerre et d'un important matériel.

Pour son sens tactique et sa bravoure au feu, qui sont légendaires au régiment, il est cité pour la quatrième fois à l'ordre de l'armée.

Possédant la plus haute idée de son métier, entraîneur d'hommes, exceptionnel combattant : il incarne l'image d'un chef hors-pair. Il prend alors le commandement de la compagnie de transit à Aubagne, maison de la Légion.

René est fait pour le commandement. Il prend les fonctions de chef du 3ème bureau du régiment à Colomb Béchar en 1962. Il fera preuve d’ordres de qualité et d’une méthodologie remarquable.

Il retourne en métropole à Strasbourg, lieu de coeur pour René, où il prendra les fonctions de chef d’antenne du bureau statistiques de la légion étrangère. Une opportunité où René va exceller une fois de plus.

En 1966, il prendra les fonctions de commandement du détachement d’instruction de la légion étrangère à Bonifacio en Corse. Proposant des solutions adaptés et innovantes il est fait chef de bataillon.

Promu officier de la légion d’honneur en 1968. Il se voit confier le commandement du groupe d’instruction à Corte l’année suivante

Administrateur,
réalisateur,
organisateur

Très estimé par ses cadres et ses élèves : il est promu lieutenant colonel en juillet 1973

Sa réussite étant encore remarquable il se voit affecté de 1972 à 1975 les fonctions de directeur de l’école militaire interarmes à Coëtquidan, auquel il était lui-même passé au début de sa carrière. Il se confie plus tard au Dauphiné Libéré, sourire aux lèvres, qu’il a perçu ces années comme une période de “pénitence”.

En 1975, il est récompensé par le commandement du 3 régiment étranger à Kourou en Guyane

2 ans plus tard, il est assigné par le chef de l’Etat Major de l’armée de Terre pour une étude d’ensemble dans les domaines de l’organisation, du recrutement, de la gestion du personnel ainsi que des musiques.

Il est promu colonel en juillet 1977 et commandeur de la légion d’honneur en août 1978.

La même année il est muté à Paris au commandement des écoles de l’armée de terre comme chef de la section arme et spécialités du bureau enseignement-formation.

Le colonel Grosjean est ensuite affecté au commandement des écoles d’application de l’infanterie à Montpellier en qualité de commandant en second puis chef de corps. Sa franchise et sa discipline intellectuelle font de lui un conseiller efficace et un collaborateur apprécier par le général.

Il conclut sa carrière militaire comme délégué militaire départemental, adjoint au général commandant pour le département du Var. Il s’affirme dans ses fonctions jusqu’à atteindre la limite d’âge et sa nomination de général de brigade

1985

Héro modeste…

Le général à toujours su être modeste, tant dans sa carrière militaire que sa vie personnelle.

Alors félicité par le Président de la République Emmanuel Macron lors de son élévation à la dignité de grand officier de la légion d’honneur. René Grosjean dira :

“Ce n’est pas moi, mais tout mes légionnaires qu’il faut féliciter”

…héritage inestimable

38 années de services, dont 21 dans les rangs de la Légion étrangère

Grand officier de l’Ordre National du Mérite

Porteur de la Main d’Anjou lors du 153ème anniversaire du combat de Camerone

Commandeur de la Légion d’honneur

Grand croix de la légion d'honneur

Homme de famille accompli et modèle d’inspiration

Merci grand-père
MERCI PAPA
Merci René
Merci grand-père
MERCI PAPA
Merci René